Gens du pays 01/12/2022
Nous sommes aujourd'hui, en France. Un jeune garçon a été arrêté pour s’être aventuré aux frontières de la ville. Il n’a pas de papiers sur lui pour prouver son identité.
La policière qui l’interroge met en doute ses propos : comment peut-il s’appeler Martin Martin alors que son apparence semble trahir une autre identité ?
A son collège, son professeur propose un « grand projet » qui veut mettre à l’honneur la diversité de sa classe en questionnant les élèves sur leurs racines et leurs pays d’origine.
Pris entre deux injonctions à se nommer, Martin Martin se trouve harcelé par des questions qui n’appellent qu’une réponse que les adultes semblent incapables d’entendre : Je m’appelle Martin Martin, je viens d'ici, je vis ici. Je suis français.
Peut-on être soi-même sans avoir à se justifier en permanence, faut-il sans cesse apporter des preuves ?
A quelle échelle mesure-t-on l’identité d’un individu ?
La pièce explore ces questions, en mêlant avec une grande habileté, les lieux et la temporalité. Elle met sous nos yeux un épisode de la vie d’un jeune garçon pris en étau entre sa journée au collège et une nuit passée au poste de police avec pour seul refuge, seule échappée possible l’arrivée d’un autre espace-temps : celui des loups. Espace poétique et dangereux où vivent ceux qui rôdent, dans l’ombre, à la périphérie de nos villes.
La pièce se présente comme un conte d’aujourd’hui, un rite initiatique où le refus de se nommer s’impose comme un acte de résistance et d’affirmation de soi.